Fluid Air prévoit un nouveau centre d'essai

Spraying Systems, à l'origine du nouveau procédé de séchage spécifiquement adapté à la production de concentrés d'ingrédients actifs, a ouvert une filiale en France il y a trois ans. Avec le démarrage en octobre prochain d'un centre d'essais, situé à Treillières en périphérie de Nantes, le fabricant américain s'apprête à franchir une nouvelle étape : offrir aux entreprises du secteur agroalimentaire, notamment, la possibilité de réaliser des tests dans des conditions réelles de fabrication.

La plate-forme sera équipée d'un séchoir, complété par un lit fluidisé et des équipements d'encapsulation, de broyage et de granulation. En tant que directeur des essais, un responsable R&D, ingénieur et docteur en génie des procédés, ayant huit ans d'expérience dans la micro-encapsulation en milieu universitaire et industriel, a été recruté. "Mon travail consistera à être sur place, chez le client, à comprendre ses besoins et à suivre les tests de production selon notre processus", explique Audrey Maudhuit. Selon Spraying Systems, les caractéristiques de la poudre en sortie de ligne de production sont d'autant plus satisfaisantes que la formulation est adaptée à la technologie. "Les clients nous apportent des poudres témoins qu'ils produisent avec le procédé de séchage classique, où nous trouvons systématiquement des produits destinés à protéger les principes actifs contre les très hautes températures. Ces produits ne sont pas nécessaires avec notre procédé, car nous travaillons à basse température", explique Stéphane Lecuyer, ingénieur support. En visant également des applications dans le domaine de la santé humaine et de la chimie, Spraying Systems estime que son procédé peut être utilisé pour développer des poudres avec une plus grande concentration de principe actif, dans une démarche qui aboutit soit à l'innovation, soit à l'amélioration de produits existants.

L.I.S. SERA LE PREMIER UTILISATEUR
Avant même d'ouvrir son centre d'essais à Nantes, le fabricant a vendu l'an dernier des outils de séchage à trois industriels disposant d'installations respectivement en France, en Espagne et au Danemark. L.I.S. (Lesaffre Ingrédients Services) sera ainsi le premier utilisateur du procédé en France : avec son propre laboratoire de recherche appliquée à Rennes (Powder Studio), l'industriel a commandé une unité pilote d'une capacité d'évaporation de 1 kg/h qui lui sera livrée en juin prochain. L.I.S. avait de bonnes raisons de faire cet investissement. "Nous sommes un leader du séchage, notre métier est de fournir des services dans le secteur de la production de poudre. Logiquement, nous avons un œil sur toutes les nouvelles technologies de séchage. Il nous a semblé intéressant d'acquérir la technologie Spraying Systems qui présente de nombreux avantages. Pour nous, l'objectif est de proposer des tests de production à nos clients et à terme d'acquérir des équipements en fonction des besoins du marché avec un outil de taille industrielle", explique Vincent Lechevallier, Directeur Marketing.

POUR LES POUDRES A FORTE VALEUR AJOUTÉE
Techniquement, la technologie PolarDry repose sur l'utilisation des propriétés électrostatiques qui, lorsque des gouttelettes sont pulvérisées dans un récipient, provoquent la migration des matières dissoutes vers le centre de la gouttelette et, inversement, la migration de l'eau vers la surface de la gouttelette, en raison de la différence de charge électrique entre l'eau et les matières dissoutes. " L'un des avantages de notre procédé est que nous travaillons à des températures d'évaporation beaucoup plus basses que le séchage par atomisation : 80°C au lieu de 200° à 250°C. Il en résulte des économies d'énergie très importantes, et les caractéristiques du produit sont également mieux préservées", explique Michel Thénin, directeur exécutif de Fluid Air, une division de Spraying Systems. La technologie PolarDry permet également de sécher le produit et d'agglomérer les particules dans le même équipement, sans avoir recours à des matériaux supplémentaires. Grâce à ces inventions, le procédé est compétitif pour les poudres à haute valeur ajoutée et dans les cas où les formulations présentent une faible résistance aux températures élevées. Actuellement, les séchoirs ont une capacité de 200 kg/h.

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